Lettre Hebdomadaire
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◀ Edito

Mafiabreizh

Le 22 avril 2023

Tout a commencé lorsque je me suis rendu compte que, malgré les centaines de personnes qu’attiraient le stand de crêpes de Telebreizh à chaque événement, je n’avais vu aucun achat significatif fait par les membres du bureau, excepté un magnifique et imposant drapeau breton, qui promettait d’attirer encore plus de monde lors du FUPS. Mais alors, où partait donc tout cet argent ?

J’avais alors décidé de m’infiltrer dans le staff pour cette soirée afin de mener l’enquête. La soirée commençait bien, quelques clients affamés à servir et j’ai vite pris le coup de main pour tourner les crêpes. Au bout d’un moment, je me suis retrouvé à côté du trésorier du club (qui a préféré rester anonyme). Quelle belle occasion ! Je lui ai alors demandé après avoir discuté un peu combien de bénéfices ils faisaient à chaque vente.

“Beaucoup, plusieurs centaines je dirais, mais c’est difficile à savoir, on a tellement de succès que c’est difficile de tout compter.”

Jusque-là rien d’anormal, je l’ai ensuite interrogé sur ce qu’ils faisaient de tout cet argent. Mais là, son sourire confiant s’est effacé et, après quelques secondes d’hésitation interminables et le regard fuyant, il a marmonné quelque chose sur tout le matériel que leur empruntent et cassent les autres assos, comment ça coûte cher à remplacer et d’autres choses dans le genre. Pourtant sur la table : les mêmes vieilles billigs (NDT : crêpières) qu’au début de l’année, deux rozells pour 4 billigs et seulement quelques serviettes pour servir les crêpes. Très intrigué, j’essaye de lui tirer les vers du nez, mais je n’ai obtenu de lui aucune autre information intéressante.

A partir de là, je ne pouvais que spéculer. Mais une chose était sûre, il se tramait des choses sombres à Telebreizh. Comment pouvait-on expliquer que le nouveau président, Panamaël Le Guillouzic, était aussi un membre important de Telebreizh : le respo beurre ? Les bénéfices du club auraient-ils servi à financer sa campagne ? Il fallait absolument que je continue l’enquête, que je découvre la pièce manquante du puzzle, l’indice qui révèlerait toute la machinerie au grand jour. On m’avait souvent dit que BDE = MafiaBed, mais est-ce que Telebreizh = MafiaBreizh ?

Pourtant, toutes les crêpes que j’avais mangé commençaient à faire naître en moi des sentiments nouveaux et étranges. Mon esprit s’embrouillait. Qu’elles étaient bonnes ces crêpes, surtout la « Ghislain » qui m’a fait monter les larmes aux yeux. J’ai d’un coup senti une douleur vive dans la nuque. Et là, je l’ai vu.

J’ai regardé l’énorme drapeau. Il m’avait fallu 6 mois pour savoir oh quelle sorte de beauté se cachait sous ses hermines noires. Ô cruelle, inutile incompréhension ! Obstiné ! Volontairement exilé de la poitrine aimante ! Deux larmes empestées de chouchen m’ont coulé de chaque côté du nez. Mais j’allais bien, tout allait bien.

LA LUTTE ÉTAIT TERMINÉE.

J’AVAIS REMPORTÉ LA VICTOIRE SUR MOI-MÊME.

J’AIMAIS LA BRETAGNE.