◀ Edito

L'étranger

Le 15 avril 2023

Aujourd’hui, Dufourd est en 1C37. Ou peut-être en 0D20, je ne sais pas. J’ai reçu un message sur Whatsapp : “Dufourd 1C37. Mais il bouge. Sentiments distingués” Cela ne veut rien dire. C’était peut-être 1C37.

La salle 1C37 est à l’opposé du bâtiment A, à peut-être quelques centaines de mètres de ma classe. Je prendrai l’escalier à 9h50, ou peut-être l’ascenceur et j’arriverai d’ici cinq minutes. Ainsi, je pourrai prendre un café et je l’attendrai. J’ai demandé à mon enseignant de SES une dizaine de minutes et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuses pareille. Mais il n’avait l’air content. Je lui ai même dit “Ce n’est pas de ma faute.” Il n’a pas répondu. J’ai pensé alors que je n’aurais pas dû lui dire cela. En somme, je n’avais pas à m’excuser. C’était plutôt à lui de m’encourager à le voir. Mais il fera quand il verra comment mon projet est eclaté. Pour le moment, c’est un peu comme si le PACT n’était pas foutu. Après PAN4, au contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus officielle.

J’ai pris l’escalier à 9h50. Il faisait froid. J’ai pris mon café, à la caféréria. J’étais avec mes partenaires de PACT. Ils avaient tous beaucoup de peine pour moi et l’un m’a dit “En vrai, après PAN3, ça ira tranquille”. Quand je suis parti, il m’ont accompagné jusqu’à l’escalier pour descendre. J’étais un peu étourdi parce qu’il a fallu que je monte pour prendre mon café d’abord. Je tombe sur Emmanuel, il me tunnel, son PACT est aussi foutu depuis quelques semaines.

J’ai couru pour ne pas manquer Dufourd. Cette hâte, cette course, c’est à cause de tout cela sans doute, ajouté aux cahots, à l’odeur des Telecommiens, au non-sens des escaliers dans cette école et de ma fatigue, que je me suis assoupi. Je me suis endormi devant la salle. Et quand je me suis reveillé, j’étais tassé contre un membre de la liste Flambed qui m’a souri et qui m’a demandé si j’attendais Dufourd. J’ai dit “oui” pour n’avoir plus à parler.