Chroniques de Creymanthe
Chapitre Deuxième : Une rencontre expéditive
Commençons par quelques noms. Le premier groupe d’amis que j’ai pu rencontrer était assez ésotérique. Tyler Hold, un boxer américain, fût ma première interaction avec eux. Un poing, essentiellement, sûrement précédé d’une quelconque remarque ou d’une exclamation pour réclamer mon attention. Ce jeune homme est musclé et en impose quand même beaucoup, ses coups de poings aussi dois-je dire.
Avec lui venaient Jean Claude, Albert Baudet, Violette Crow et un certain Firmin. Violette et Albert m’avaient l’air d’être bien plus en retrait, ces deux-là n’avaient pas l’air ravis d’accueillir un nouveau visage dans leur groupe. La jeune femme me semble assez frêle, peut-être même anorexique ou avec un atrophie musculaire, et l’autre porte un énorme sac de randonnée. Je ne sais pas comment celui-là occupait habituellement ses week-end, mais à ce moment là, il me semblait prêt à parer à toutes éventualités. Jean Claude, lui, est visiblement handicapé. Il lui manque sa jambe gauche, qui est remplacée par une sublime pièce de bois ornée de gravures étranges, belles mais incompréhensibles pour moi. Sa jambe de bois est faite avec tellement de soin et d’amour que je soupçonne qu’il se la soit confectionnée lui-même. Un espèce de porte-bonheur qui porte aussi son corps si vous voulez.
Quand à Firmin, il ne m’avait pas fait bonne impression… Très maniaque sur les bords, et des bords très larges d’ailleurs ! Hypocondriaque à mort, et toujours à parler de lois et d’argent. Je surveillais sans cesse mes affaires et ma parole lorsqu’il était dans les parages.
Je ne les ai revus que quelques jours plus tard, à bord du Vieux Loup de Mer qui assurait la liaison entre Creymanthe et le continent. Il me semble qu’il n’ont pas pris note de ma présence lors du trajet, ni à l’arrivée sur l’île, car ils se sont précipités avec leurs affaires sur le ponton du port. Un nouveau coup de poing de la part de Tyler a volé, je suppose que c’est un moyen commun chez lui de salutation. J’ai remercié Régis pour la traversée en bateau ainsi que les habitants pour leur chaleureux accueil !
La maison du maire est déjà occupée par ce joli petit groupe. Ainsi je me suis contentée d’une chambre au P’ti Poney Fringant tenu par une horrible vielle femme. Enfin, elle est horrible pour celles et ceux qui ne prennent pas le temps de la connaître. J’espère que la journée de demain sera riche en découvertes !