Lettre Hebdomadaire
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Salut Fred, salut Patrick et salut les autres ! J’ai eu l’idée de cet article en lisant la première édition de la géniale rubrique télé-verset. Je dois avouer que j’ai fait usage de putaclick, puisque faute de présentes éléctions, je vais simplement vous raconter une aventure sympathique, qui contient tout de même pas moins de 41 décalages de sons.

La semaine dernière, j’ai décidé de me promener, pour changer des fâcheux problèmes de maths et des livres vers lesquels je tourne ma peine (d’ailleurs, je fais souvent enfler ma peine en écoutant Bizet, mais ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui). Au lieu de trotter dans les facs, je voulais admirer de jolis sites en faisant une balade.

Je suis d’abord passé devant le lac de l’X. Étrangement, plusieurs personnes s’y baignaient. “Baigneurs, admirez ces sites !” leur dis-je. Tout à coup, j’entendis le huissement d’un volatile. Je levai la tête et j’en vis l’auteur : un faucon – c’est toujours une belle bête qu’un faucon, même si j’aurais préféré voir des grues des Causses. Ah, la candeur de ces grues ! Mais cessons de parler de piafs et autres biches, c’est trop coton.

Peu après, j’arrivai devant l’abbaye de Vauhallan. Quel est le rôle d’un tel bâtiment, dans ce siècle de perdition où toutes les jeunes filles doutent de leur foi, et où tout le monde veut mettre fin à la messe ? Même les moines avaient l’air d’hésiter entre cierges et hosties !

Je franchis ensuite la berge du grand ravin que passaient jadis les mutins, en prenant soin d’éviter de glisser sur un pan. Bientôt, j’arrivai en territoire urbain, plus précisément dans la rue du Quai dans laquelle le vent sifflait. Les piles de boîtes remplacèrent les rocs pleins de confort de la campagne. Je vis des ouvriers scier sur le chantier, encoller des murs ou encore pétrir le béton à la tonne. Ça change du fond de la Creuse, pensai-je. On aurait dit le Caire qui est toujours noir de monde, à ceci près qu’on est moins souvent emballé par les canicules en Île-de-France. J’ai ensuite croisé une personne qui n’avait pas de toit pour se doucher et dont la mine inspirait la pitié. Attristé par son sombre sort, je lui offrit des nouilles qui cuisaient hier soir encore au jus de canne. Puisqu’il avait l’air d’apprécier ce met, je lui demandai “tu veux des nouilles encore ?”, puis je repartis.

Je revins finalement à mon domicile. J’étais loin d’avoir frôlé les Andes en faisant le tour du globe ou d’être arrivé à pied par la Chine ; les paysages franciliens ne valent pas les sites de Bologne, ni les mines de Pompéi ; mais j’étais tout de même fort satisfait de ma petite sortie.

Sur ce, je laisse le rédacteur en chef boucler l’édito, et je vous dis (peut-être) à une prochaine fois.