Lettre Hebdomadaire
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◀ Edito

La mort du miroir d'eau

Ceci est un éloge funéraire à la mémoire du miroir d’eau. Car vous, nainsA, vous ne connaîtrez jamais ce monument de la vie télécommienne, et la terreur qui l’accompagnait.

Autrefois (oui, bon, il y a deux mois, quoi), il n’y avait pas de fontaine dans le patio. À la place, il y avait un écosystème, que dis-je, un univers tout entier, regorgeant de vie (espèces inconnues pour la plupart), au beau milieu de notre belle pelouse qui n’avait, à l’époque, pas de béton, ni de chaînes pour retenir les tables. Ce qui constitue un autre outrage, pour un autre jour, mais passons.

À l’époque, donc, une étendue d’eau, tout sauf pure, et un nom : le miroir d’eau. Cette chose, véritable Styx télécommien, avait une fonction très importante : accueillir les vomis tactiques des télécommiens : vomis qui, en retour, ont constamment abreuvés ce bassin de culture. Il inspirait la terreur (personne de sain d’esprit ne toucherait à cette eau sans raison, croyez-moi), l’admiration (par ses changements de couleur miraculeux : rouge en hiver, vert en été), et même, peut-être, l’amour (???).

Jusqu’à ce qu’un jour, quelque chose de terrible arrive : lors de la Grande Bétonisation du Patio (grande tragédie de notre histoire), des trous furent creusés dans le miroir d’eau, qui se retrouva vidé de son contenu. Nul doute que ce jour-là, un véritable génocide de vie non identifiée fut produit. Quelque chose fut perdu ce jour là, camarades, je vous le dis. Et depuis s’élève, comme un perpétuel rappel de ce que nous avons perdu, une fontaine. Mais jamais aucune fontaine ne remplacera dans nos cœurs la beauté du miroir d’eau.